jeudi 21 avril 2011

Le règne des seigneurs du Nord

source:http://www.jeuneafrique.com
Le commandant Fofié (T-Shirt rouge) gère la zone de KorhogoLe commandant Fofié (T-Shirt rouge) gère la zone de Korhogo© MYOP
La région reste aux mains des chefs rebelles, qui tirent de cette occupation des revenus juteux. Élections ou pas, ils ne sont pas près d’y renoncer. Une enquête de l’ONU révèle ces trafics en tout genre.
« La situation dans le nord de la Côte d’Ivoire ressemble plus à une économie de chefs de guerre qu’à une administration gouvernementale qui fonctionne. » Plus de sept ans après la conquête de la zone septentrionale par les rebelles ivoiriens et presque trois ans après la signature de l’Accord politique de Ouagadougou (APO), sept experts des Nations unies ont dressé cet implacable constat au terme d’une enquête de plusieurs mois menée en 2009 *. Le redéploiement de l’administration, le retour de l’État de droit et la collecte de l’impôt par le Trésor public sont loin d’être effectifs. Quelques préfets, des juges et des enseignants ont repris du service, certes, mais le vrai pouvoir reste à la rébellion. Au bilan, le seul domaine qui soit revenu réellement aux pouvoirs publics est l’immatriculation des véhicules à Bouaké…
Pourtant, et c’est le paradoxe de cette crise ivoirienne, les armes se sont tues depuis longtemps, la circulation des personnes et des biens est effective et les violences sont assez limitées… Mais, sur le terrain, les milices des Forces nouvelles (FN, ex-rébellion), surnommées 0, Cobra, Fansara 110, Highlander ou Delta Force, contrôlent toujours 60 % du pays, plus de 190 000 km2. Elles répondent aux ordres de dix commandants de zone rétifs à toute réunification. Et pour cause ! Ils tirent de juteux bénéfices de l’exploitation et du trafic des ressources naturelles (cacao, coton, bois, noix de cajou, or et diamants), et perçoivent des taxes sur le trafic routier et sur les services publics comme l’électricité, que le gouvernement ivoirien fournit pourtant gratuitement à la population. Ils ont également investi dans l’immobilier et se sont approprié ou ont donné en gérance à des proches de nombreux hôtels, boîtes de nuit, commerces, stations-service… Selon le ministère de l’Économie et des Finances, ce business pourrait leur rapporter quelque 60 milliards de F CFA par an (environ 90 millions d’euros).
Une rente providentielle pour laquelle les seigneurs de guerre n’hésitent pas à se battre. Même entre eux. En mai 2008, Issiaka Ouattara, alias Wattao, a déposé le « com’zone » de Vavoua et Séguéla, Zacharia Koné, aujourd’hui en exil au Burkina. Officiellement, le chef d’état-major adjoint des FN réagissait à des actes d’insubordination, mais il en a surtout profité pour mettre la main sur le commerce du cacao. Quelque 128 000 tonnes (environ 10 % de la récolte nationale) sont exportées illégalement par les ex-rebelles vers les ports du Togo, du Ghana et, dans une moindre mesure, du Sénégal et de Guinée. Selon l’ONU, Wattao en tirerait près de 640 millions de F CFA de recettes annuelles. L’ancien caporal est également impliqué dans la production musicale et le commerce de voitures.
Contrebande
Autre grand seigneur du Nord, Martin Kouakou Fofié, l’un des trois Ivoiriens visés par le gel des avoirs à l’étranger et l’interdiction de voyager décidés par l’ONU, commande la zone 10, administrée depuis Korhogo. Il est intervenu en avril 2009 dans le secteur de Ferkessédougou, aux mains de Fofana Inza, pour régler un différend entre chefs. Depuis, il gérerait de manière exclusive les activités d’extraction aurifère de la région. Il prélève également une partie des taxes sur les échanges avec le Burkina et demande à tous les nouveaux abonnés de la Compagnie nationale d’électricité de sa zone de lui verser une redevance mensuelle comprise entre 1 500 et 3 000 F CFA. Son nom figure encore sur les récépissés de prélèvement des taxes délivrés aux conducteurs de poids lourds. À Man, le commandant Losseni Fofana, dit « L’Intrépide Loss », gère une des zones parmi les plus difficiles en raison de ses frontières poreuses avec le Liberia et la Guinée. Il est très impliqué dans le commerce du bois et du cacao, et la contrebande d’armes. À Bouaké, fief et siège des FN, Chérif Ousmane, alias commandant Guépard, est dans le négoce. D’autres, comme Morou Ouattara, ont investi dans l’agrobusiness.
Une flopée d’intermédiaires
Tous semblent s’affranchir de plus en plus de la Centrale, structure mise en place en 2003 par le secrétariat national des Forces nouvelles, pour collecter les taxes et les impôts de la rébellion. Cette volonté d’organiser les activités n’a, en effet, pas permis d’enrayer la propagation d’une économie souterraine. Les rebelles font affaire avec de nombreux opportunistes. Les Libanais exploitent illégalement le bois et le diamant, et font du petit commerce, les Indiens exportent l’anacarde et collectent la ferraille, les Chinois ont installé des pharmacies et des officines médicales.
D’après les experts de l’ONU, les ex-rebelles continuent à se réarmer, comme d’ailleurs les troupes du Sud. Malgré une vingtaine de refus d’inspection, ils ont pu identifier de nombreux dépôts d’armes et de munitions dans les régions de Vavoua, Séguéla, Odienné, Ouangolodougou et Ferkessédougou. Une partie des munitions serait acheminée via le Burkina. « Ce sont des rumeurs véhiculées par des diplomates mal informés, explique un proche du président Blaise Compaoré, médiateur de la crise ivoirienne. Le président joue sa crédibilité. »
Il n’empêche. Les barons du Nord n’ont nulle envie de regagner les casernes et ne s’inscrivent pas, non plus, dans le projet politique de leur chef. On prête, en effet, l’intention au Premier ministre de créer son propre mouvement ou d’intégrer en bonne place un des grands partis. Il pourrait présenter des candidats aux élections législatives qui se tiendront dans les deux mois suivant le scrutin présidentiel, probablement à la mi-2010. S’il pouvait former un groupe parlementaire, celui-ci deviendrait une force d’appoint et prendrait sa place sur l’échiquier politique.
L’objectif n’est pas à portée de main. Il lui sera en effet difficile d’implanter ses hommes sur les terres du Rassemblement des républicains (RDR), premier parti du nord du pays. L’ancien Premier ministre, Alassane Dramane Ouattara, dit ADO, compte de nombreux partisans chez les com’zone. Certains sont même très proches de lui. ADO a assisté au mariage de Chérif Ousmane à Ouagadougou en décembre 2007 et son épouse, Dominique, était témoin.
« Soro a plus besoin des com’zone qu’ils n’ont besoin de lui », commente stoïquement un diplomate. Les relations avec le chef du gouvernement sont même parfois tendues. Guillaume Soro a réduit ses voyages dans le Nord, certains des com’zone l’accusent régulièrement de jouer le jeu du président Gbagbo et ont même appelé à sa démission en avril dernier… Depuis, la primature se fait discrète sur les questions de désarmement et les affaires économiques. Et les com’zone se rééquipent, poursuivent la formation et la mise en place de leurs propres forces de police et de gendarmerie. Récemment, plusieurs unités ont même été dotées d’uniformes neufs. Plus grave, selon la présidence, 1 000 hommes de Chérif Ousmane auraient reçu une formation commando.
Une confiance limitée
« Soro n’est plus maître du dialogue politique, ajoute le même diplomate. Tout se joue directement entre les présidents Gbagbo et Compaoré. » Ce dernier avance à petits pas sans oublier les intérêts de son pays. Le Burkina a longtemps servi de base arrière aux rebelles. Des liens ethniques unissent les Burkinabè aux populations du Nord, une diaspora importante réside en Côte d’Ivoire, et les échanges commerciaux entre les deux pays enrichissent des tas d’intermédiaires.
« La confiance n’est pas encore totale entre les rebelles et le camp Gbagbo. La réunification définitive n’aura donc lieuqu’après la tenue d’élections transparentes, conclut un proche du président Compaoré. Si c’est le cas, nous veillerons à ce que le résultat des urnes soit respecté. Et les com’zone ne pourront se prévaloir des armes pour faire leurs affaires. »
* Rapport final du groupe d'experts sur la Côte d'Ivoire du Conseil de sécurité de l'ONU.

mardi 19 avril 2011

Avé Gbagbo

      D’aucuns ne comprennent pas qu’en plein XXIème siècle, il se trouve encore des Africains pour douter de la profondeur de l’amitié franco-africaine. L’amour que la France nourrit pour l’Afrique est pour le meilleur et pour le pire. Seules les ’’mauvaises langues’’ persistent à s’imaginer que dans cet attelage, la France s’arroge le meilleur en confinant l’Afrique au pire. Mais peut-être vaut-il mieux pécher par lucidité que par imbécillité. La Cote d’Ivoire donne en effet la pleine mesure de l’immense amour que la France des libertés, de la fraternité et de l’égalité nourrit pour l’Afrique : un amour un peu écarlate, il est vrai. Mais le rouge vif des roses ne symbolise-t-il pas l’éclat de l’amour qu’on témoigne à l’objet aimé?
L’amour de la France pour l’Afrique est donc si rouge et si vif qu’il se confirme comme un amour négrophage, si carnassier qu’il fait de la France une grande puissance hémophage.
  
      Au nom de la démocratie françafricaine, nul n’aurait spontanément imaginé que la France eût simplement pu songer à assassiner près de 3000 jeunes Ivoiriens à Abidjan ! Mais ces chiffres circulent sur internet et sont disponibles dans certaines grandes Chancelleries. Cette nation de la fraternité ne saurait assassiner autant de frères humains : la France a donc seulement supprimé la vie à ces jeunes Africains proclamés criminels pour avoir osé soutenir le Président National qu’ils estiment avoir élu, contre un Président élu par la Communauté internationale. Ils sont passés de vie à trépas parce que le Napoléon nouveau est arrivé en France, et que tout crime africain de lèse Tricorne mérite d’être puni de mort par la Licorne.

Ici, les images d’un autre pays africain en lutte en 1945 remontent : la Légion étrangère de France, de fort sanguinaire réputation, n’hésita pas à liquider 17.000 Algériens à Sétif et Constantine. Cette extermination massive fut activement maquillée et couverte pour la visite de Tixier, alors ministre français des Affaires Etrangères. En effet, préoccupé par les reportages de plus en plus précis des médias, et soupçonnant de mensonge les rapports orientés des autorités françaises en poste en Algérie, le ministre Tixier dut faire une descente en Algérie pour se faire une opinion personnelle et directe. Les commanditaires français locaux de ce massacre durent subrepticement exhumer des milliers de corps des charniers pour les déplacer et les incinérer dans les fours à chaux d’un colon français de la place. Ces Français avaient appris une grande pratique des Nazis ; ils l’appliquaient aux Africains d’Algérie. Et pour ne pas perturber la bonne conscience de «la communauté internationale» d’alors, les rapports très officiels qui furent publiés conclurent qu’il y avait environ 103 colons français morts et 15.000 morts côté algérien. Ce rapport précisait que ces morts n’étaient pas dues à l’armée française d’occupation, que la France n’avait jamais eu à tirer sur qui que ce soit, mais que ces morts étaient la regrettable conséquence des émeutes que l’Algérie avait connues pour cause de famine! Par amitié, la France se proposa d’aider l’Algérie à éloigner le spectre d’une famine aussi meurtrière ! Il ne fallait surtout pas laisser éclater le scandale de cette boucherie : la France voulait présenter au monde une image angélique et vertueuse au moment où se mettait en place un organe aujourd’hui connu sous le nom de l’ONU.

      Le hasard de l’histoire veut que 70 ans après, une autre Légion étrangère de France sévisse en Côte d’Ivoire ; et qu’Alain Juppé, un autre ministre français des Affaires étrangères, se mobilise et tente de divertir l’opinion internationale en la détournant du spectacle des milliers de cadavres d’Ivoiriens qui jonchent les rues d’Abidjan. Mais il se trouve cette fois que les cameras sont présentes : des journalistes et des cinéastes ont pris des images, et certaines puissances à veto au Conseil dit «de sécurité» en détiennent d’horribles et de bien embarrassantes pour l’angélisme affiché d’une France qui, pour ne pas plonger seule, n’a pas hésité à compromettre l’ONU.

        C’est qu’il y a longtemps qu’en Côte d’Ivoire, la question n’est plus électorale. Il y a longtemps qu’elle n’est plus ni morale, ni éthique : la question est d’une obscène concupiscence, matérielle et mercantile. La France a voulu et a cru pouvoir se cacher derrière l’ONU. Elle avait des raisons de le penser, l’ONU étant cet organisme d’aprèsguerre qui fut conçu par des Occidentaux, pour un Occident anxieux et impatient de se doter d’un instrument de protection de ses intérêts géostratégiques et hégémoniques de domination d’un monde qu’il s’était partagé. Aujourd’hui, hélas, l’ONU est bien nue ! Quant à la France qui espérait s’en couvrir, le giclement du sang des Ivoiriens est un torrent écarlate qui confirme l’idéologie sanglante que chante la Marseillaise. Mais de mémoire d’Ivoirien, l’on ne vit jamais un éléphant se cacher efficacement derrière une feuille de cacaoyer. La mise à nu de l’ONU a fini par mettre la France à découvert. Convoité pour ses richesses, un Peuple d’éléphants se retrouve pour ainsi dire sans défense, face à la furie paradoxalement et fort scandaleusement meurtrière de l’ONU. On aura donc vu cela : des ’’soldats de la paix’’ bombardant les institutions d’une nation membre de l’ONU, «au nom de la paix», «pour protéger des civils», en collusion avec un membre à veto du Conseil de … sécurité !

       Il va sans doute falloir repenser tout cela, et sans doute tout rebaptiser; non seulement parce que nous autres Africains savons aujourd’hui qu’il n’y a pas de «soldats de la paix», mais parce que le Conseil présumé de sécurité ne sécurise visiblement que les intérêts des nations à veto, au détriment des peuples qui, de ce fait même, n’ont pas voix au chapitre à l’ONU.

De Gaulle se passait volontiers de cette Organisation quand les appétits de la France étaient contrariés par des principes onusiens. Et c’est ce «machin», comme il l’appelait, que les Etats Unis ont superbement ignoré quand il a fallu qu’un fils président des Etats Unis lave l’humiliation que Saddam Hussein avait infligée à son président de père. La belle «Busherie» qui a suivi à coup de mensonges médiatiques aura-t-elle inspiré la France – qui n’a pas supporté le camouflet que Laurent Gbagbo lui a donné, entre autres en refusant d’aller célébrer le cinquantenaire d’une indépendance qu’il persistait, lui, à revendiquer pour la Cote d’Ivoire ? En finir avec Saddam Hussein pour les uns au nom du père et au mépris de l’ONU. En finir avec Gbagbo pour les autres, au nom du pèze et en compromettant l’ONU. C’est sur fond de cette émotivité revancharde et ravageuse que l’Occident s’est autoritairement et arbitrairement engagé à décimer des populations non occidentales, au prétexte de démocratiser leurs pays.

      Qu’il se trouve des Africains pour chercher à plaire à des Occidentaux est leur droit. Cela fait gagner quelques tapes condescendantes sur l’épaule et un peu d’avoine aux ânes. Et nous sommes nombreux sous les tropiques à avoir été dressés à de telles âneries. Mais tous ces massacres sur fond d’affective cupidité montrent que contrairement à ce que prétendit un Nègre évolué, l’émotivité n’est pas un monopole nègre. Bien plus, l’Occident hellène sait ce qu’est perdre la raison quand il s’aveugle de convoitise, s’éblouit à l’éclat des matières premières des autres peuples et s’enlise dans ses calculs de survie. C’est donc un peu trop rapidement que Senghor lui en aura abandonné l’exclusivité. Car les prouesses technologiques occidentales ne suffisent pas à convaincre de la grandeur humaine ; elles y parviennent d’autant moins que celles qui se déploient en Afrique crachent essentiellement la mort, multipliant le deuil, la désolation et les cimetières, tels du moins que les peuples de Côte d’Ivoire et de Libye sont en train de les expérimenter.

Emotive ? Pressée et stressée par la morsure de sa propre survie économique ? La France, pays européen de plus en plus pauvre, ne veut pas suivre l’Irlande et la Grèce dans les fourches caudines du FMI ou dans la galère humiliante de l’assistanat européen. La France qui vit essentiellement de son capital historique n’aura certainement pas oublié que l’Espagne aujourd’hui à genoux fut la première puissance maritime d’Europe au sillage de laquelle la France dut s’inscrire pour prospérer outre-mer. Et la France renoncerait à tous ses fromages pour ne pas devoir solliciter l’assistance conditionnée d’une Union européenne dont elle s’estime l’une des pièces maîtresses. Or cette France-là est parfaitement consciente qu’elle ne peut tenir ni la route, ni la moindre de ses ambitions de visibilité sans l’Afrique. La voici donc en train de craquer devant les sursauts somme toute récurrents de liberté, d’autonomie et même d’indépendance que lui opposent, chose intolérable, certains pays de son empire colonial. Le masque n’aura donc pas pu tenir. Il est tombé, et dans les flaques de sang du peuple ivoirien. Il ne fait pas bon le comprendre. Il ne fait pas bon le dire.

      C’est pourquoi de plus en plus de Français apparemment sains de corps (pour l’esprit nous verrons) déclarent à temps et à contre temps que les Africains qui s’offusquent ou se révoltent sont victimes du «Complexe de colonisé»! Ils connaissent donc la psychologie. Ils ont même, pour certains, feuilleté Freud. Ils se doutent que s’il y a complexe, c’est à la suite d’un événement traumatisant, comme par exemple la colonisation. Les Français ont donc en France des psychothérapeutes dont il faudra sans doute augmenter les effectifs au regard de l’éclosion imminente des psychopathologies latentes. Mais il ne convient pas à nos amis de France qu’un lien soit établi entre ce qu’ils considèrent comme «complexe de colonisé» et l’événement traumatisant qu’est la colonisation à la française. Chacun peut donc s’étonner qu’en France, depuis bientôt 70 ans, l’on passe et repasse des images, des discours et autres témoignages pathétiques sur la Shoah, sans qu’aucun des Français donneurs de toutes ces leçons de savoir-penser n’ait encore reproché aux victimes du nazisme de cultiver quelque «Complexe de nazifié»! Est-ce à prétendre que les camps nazis de gazéification n’étaient pas un événement traumatisant ? Ou alors, comme l’affirmait le Haut Commissaire colonial Messmer, promu Premier ministre de France en récompense des sévices rendus, est-ce parce que «la capacité de souffrance» des Nègres est telle qu’ils ne pourraient avoir été traumatisés malgré toutes les horreurs que la colonisation française leur a infligées ?

’’Ce n’est pas la même chose’’ dirait l’impénitent Elkabach ! Car pour certains journalistes de France, tenir un micro et passer à l’antenne permet de banaliser impunément les assassinats qu’on veut, et de valoriser complaisamment les turpitudes qu’on peut, selon les besoins variables de la cause.

La manipulation et l’instrumentalisation de lapresse de France pendant le génocide algérien se sont donc tranquillement reproduites pendant les expéditions mortifères de la Légion étrangère de France en Cote d’Ivoire. Ce sont des Français mêmes qui massacrent, qui liquident et qui cassent du nègre, sans doute pour satisfaire ce goût de sang et cette propension à l’hémophagie qu’exalte la Marseillaise ? Rouget son auteur, n’aura jamais aussi bien porté son nom…

La presse française s’est donc montrée à la hauteur du carnage ivoirien : le monde entier a observé qu’elle sait se délecter de charogne, et qu’elle se pourlèche les babines au spectacle de putréfaction dont la Licorne a pollué les terres, les villes et les rues de Cote d’ivoire. En son temps, pour d’autres raisons, François Mitterrand dénonça la dérive canine et carnassière de la presse française. Bérégovoy venait d’être poussé au suicide. La mort ; encore la mort ; toujours la mort. Mitterrand, coup de tonnerre, parla de «chiens». Seulement, il n’avait pas pris toute la mesure de l’anthropophagie des médias de sa France : un chien chasse, traque son gibier et le tue ; en revanche et bien moins efficace, l’hyène ne fait que dégoter les carcasses de proies tuées et abandonnées par d’autres prédateurs. Et ce sont bien les charognes humaines abandonnées par la Licorne qui font les beaux jours et les carrières de certains journalistes de France. C’est pour cela qu’avant de se rendre compte qu’ils sont devant des caméras, la plupart laissent libre cours à leur instinct de négrophages, et ne se ressaisissent que pour tenter, encore que maladroitement, de juguler l’incontinent épanchement de leurs fantasmes de négrophobes.

En effet, le seul décompte qu’ils savent faire des victimes porte curieusement sur les morts qu’ils attribuent au camp qui n’est pas celui de la Licorne. Soucieux de promouvoir cette nouvelle démocratie qu’il faudra bien nommer démocratie par balles,- Achille Mbembe proposait déjà la «démocratie du bazooka» – ils tentent de convaincre leurs auditeurs et téléspectateurs que les balles tirées par les Rebelles propulsés Républicains, et les obus de la Légion étrangère de France, sont à têtes chercheuses : ces munitions feraient le tri entre les civils et les militaires. Bien mieux encore, les balles françaises sauraient distinguer, parmi les civils, le pro Gbagbo du pro Ouattara. Elles se réserveraient donc de frapper les uns, pour ressortir des cases, revenir dans la rue, et continuer à rechercher les vraies cibles… Voilà pourquoi en Cote d’Ivoire, selon la presse de France, il n’y a de morts que victimes du seul et unique camp de Gbagbo… L’ONU même – sursaut de lucidité ou velléité de remords pour se racheter – a beau répéter que les hommes de Ouattara multiplient des hécatombes sur leur passage, rien n’y fait : d’où ce commentaire d’une chaîne française : « Le Président reconnu par la communauté internationale s’engage à faire toute la lumière sur les massacres qui sont perpétrés par les hommes de Laurent Gbagbo, et à punir les coupables »…Quand on vous dit qu’ils sont incomparables, nos journalistes de France : dans leurs reportages forcément objectifs, la Légion étrangère de France disposerait tout aussi intelligemment de balles et de mortiers intelligents à frappe sélective…
Et Laurent Koudou Gbagbo dans cette spirale ?

Assurément, Gbagbo n’aura pas de communion sans confession. Mais il aura joué un rôle déterminant dans la compréhension de la manière dont fonctionne la ’’Communauté internationale’’ via l’ONU et l’Union européenne. Gbagbo a servi de révélateur au sens chimique de ce terme. Sans doute se sait-il condamné. Mais le destin des révélateurs est de disparaître une fois le résultat de la réaction chimique connu. Et ce résultat, c’est d’avoir amené l’amitié franco africaine à révéler son vrai visage de négrophagie françafricaine. Aucun Africain, gouvernant ou gouverné, ne saurait plus prétendre qu’il n’a pas vu, ou qu’il n’a pas entendu. Ce ne sont pas les pâles dissertations des médias de France qui nous démentiront. Quand il s’agit de casser du nègre, tous les adjectifs qualificatifs sont bons pour disqualifier l’Afrique. Et tout un système politique, économique et social qui vit de la colonisation espère, à coup de blanchiment médiatique, faire oublier les nombreuses «guerres cachées» dont l’Afrique fut victime et dont de bien nombreuses générations d’Africains gardent de profondes séquelles.

Si donc l’amnésie est une vertu, qu’on veuille bien nous expliquer en quoi sont pertinents les multiples organismes, exhortations et institutions de mobilisation en faveur du devoir de mémoire sur ces innocents européens qui, il y a déjà 70 ans, furent massivement arrachés à l’affection des leurs. Qu’on veuille bien expliquer en quoi il est juste et bon que ceux qui se sont rendus coupables ou simplement complices de ces exactions soient encore culpabilisés, toujours traqués et si impitoyablement condamnés que toute velléité de négationnisme expose à des procès. Ceux qui vivent ainsi de leur histoire et qui la font vivre s’en estiment le droit et même le devoir. Nul ne le leur contestera. Mais qu’ils vivent aussi grassement de leur fonds de commerce historique en tentant de donner mauvaise conscience à ceux qui cherchent à faire valoir leur histoire à eux, relève d’une attitude que chacun pourra qualifier, mais qui n’est pas loin de l’abjection morale, pour avoir franchi toutes les étapes de la mauvaise foi et de l’hypocrisie. Mais nous comprenons bien que le complexe de colonisé soit consubstantiellement lié au complexe du colonisateur. Quelqu’un, quelque part, ne supporterait plus son visage de génocidaire colonial. La première thérapie pour le complexe de colonisateur consisterait sans doute à affronter le regard de ses victimes et la vérité de ses exactions, dans l’espoir de les exorciser. Mais certains, à l’évidence, n’ont pas le courage de leur histoire. Ils n’ont déjà pas montré qu’ils avaient le courage d’assumer leurs exactions. L’héroïsme colonial est un héroïsme de lâcheté. C’est cet héroïsme-là qu’on voit encore en 2011 se déployer dans les rues d’Abidjan.

La Côte d’Ivoire vient ainsi d’offrir un miroir non déformant à la «communauté internationale» et à l’ONU. Les puissants propriétaires du monde ont le loisir de s’y mirer et de s’y admirer. Ce qu’ils sont vient cependant de parler, de crépiter et d’exploser si fort à Abidjan qu’il n’est plus besoin d’écouter ce qu’ils disent. Nous autres Africains savons trop ce qu’ils sont pour encore nous arrêter à ce qu’ils déclarent. Il suffirait de consentir quelques instants d’attention à l’actuel Président de France parlant d’une Libye où flotterait le drapeau tricolore : «Je ne fais pas ça par plaisir. Je ne suis pas belliqueux. Que pouvais-je faire d’autre ? Il fallait tout faire pour éviter que Kadhafi rentre dans Benghazi en vainqueur. Ce n’était plus qu’une question d’heures. Ça fait quelque chose, quand même, de voir les drapeaux français à Benghazi. » (in Les Afriques, n° 154 du 30 mars 2011, Verbatim, p. 24).

Comment encore en douter ? La lorgnette est ajustée en même temps que le Tricorne napoléonien pour que la Licorne achève la besogne au nom de l’empire colonial à restaurer en Afrique. Tel est le rêve impérial de Nicolas Sarkozy : voir flotter le drapeau de France, surtout ailleurs qu’en terre de France, en tout cas partout où il y a prétexte à démocratie ou à protection des civils par ces bombardements et pilonnages intensifs qui devraient convaincre les plus sceptiques que Nicolas Sarkozy n’est «pas belliqueux».

C’est ce bellicisme et cette fougue de reconquête que certains dignitaires de France déplorent : Dominique de Villepin préconise une solution diplomatique et non militaire, et Laurent Fabius dénonce l’interventionnisme de la France. Tous s’indignent de voir la France en première ligne dans une dispute électorale que les Ivoiriens en particulier et les Africains en général ont les moyens de gérer.

Plusieurs siècles ont passé. Les noms de baptême ont changé ; « le fardeau de l’homme Blanc » perdure. Hier il s’appelait mission civilisatrice. L’Afrique a été saignée pour ainsi dire à blanc par une Traite dont les Blancs même n’osent plus parler. Aujourd’hui, les mêmes se donnent un nouveau fardeau, la mission démocratisatrice, dont le prétexte est de libérer les Africains des autocraties que les collusions françafricaines ont pourtant installées avec enthousiasme en Afrique, et que la France a bichonnées tant qu’elles sécurisaient ses intérêts. Mais seule la peinture a changé. Hier, des villages africains entiers ont été décimés et calcinés au nom de la ’’civilisation’’ occidentale. Aujourd’hui, les rescapés de ces génocides coloniaux sont massacrés en Afrique au nom des libertés et de ’’la démocratie’’ à l’occidentale.

Le fait, constant, n’est pas que l’Occident donne l’illusion de se soucier du bien être des peuples d’Afrique en lieux et place des dirigeants légitimes ou autoproclamés d’Afrique. Nous autres Africains savons que le chimpanzé n’est pas le frère du gorille. Ce qui est constant, c’est qu’à chacune de ses crises de civilisation, l’Occident s’arroge «une mission» au maquillage humaniste, humanitaire, et même philanthropique ; qu’il annonce bruyamment qu’il va «porter le fardeau» du bien-être des peuples non occidentaux au moment même où il s’organise pour faire porter à ces peuples le fardeau de la survie et du bien-être des peuples occidentaux.

Jusqu’ici, on savait la France négrophobe, le pays où le délit de faciès prospère et où les agents chargés de le sanctionner font carrière. Mais au moment même ou la France se dévoile, elle se confirme négrophage. Elle déploie donc en Cote d’Ivoire son vaste amour de prédateur pour sa proie, qui veut que l’un en survive au moment même où l’autre en crève. Car c’est désormais une question de vie ou de mort. Convenons que le monde aura connu une autre France : celle qui, malgré la morsure de ses carences économiques, de ses incertitudes morales complexifiées par la peur du lendemain, parvenait encore à dissimuler aux cameras sa haine et sa hargne, son bellicisme et son vampirisme socioéconomique. Ce n’est pas la moindre faiblesse que de se croire seul au monde et de ne voir que soi. Le narcissisme eurocentriste peut donc toujours se gargariser de sa propre image. C’est désormais une image écornée et maculée du sang des peuples qu’on s’arrogea hier le devoir de civiliser, mais qu’on n’aura travaillé qu’à décerveler et qu’à déciviliser. La démocratie la plus française restera donc toujours la meilleure. La déraison en serait simple si démocratie rimait avec négrophagie. C’est pour cela qu’hier comme aujourd’hui, et pour demain qui se penche sur les fosses communes d’Afrique, l’amitié franco africaine s’avère synonyme de négrophagie françafricaine.
Ave, Gbagbo ! Ceux qui t’ont vu mourir te saluent !

Car les dés sont jetés : «Pile !», ils te tuent. «Face !», tu es mort. Mais ce que les Africains ne pouvaient pas encore comprendre du jeu de l’ONU contre Patrice Lumumba ou Ruben Um Nyobe, ce que les Africains n’avaient pas bien saisi dans l’assassinat de Thomas Sankara, les Africains le comprennent aujourd’hui avec Laurent Koudou Gbagbo. La rage de survie économique et financière qui stresse la France pousse ladite France à ravager les peuples et les pays d’Afrique. Elle a réussi à embarquer dans les guerres de survie de l’Hexagone un jeune président Américain fils d’Afrique, au nom de la démocratie électorale. Son rêve d’empire à la Napoléon rappelle le mot de la mère à son empereur de fils : «Pourvou que ça doure». Car maintenant que la carte française est jouée et que les cartouches de l’ONU sont tirées, il faudra, demain, trouver d’autres munitions pour la mission démocratisatrice, en rattrapage de l’échec de la mission civilisatrice.

L’ONU avait une mission d’interposition pour sécuriser la vie. Voici que par France interposée, elle s’est dégradée et démentie en force offensive d’agression sur l’un de ses Etats membres. La voici donc bien nue, l’ONU. L’Afrique, qui devra à Gbagbo de l’avoir révélé, gagnera à en tirer les conséquences appropriées pour ses peuples, en dépit du silence assourdissant de certaines de ses institutions plus ou moins cosmétiques et manifestement influencées.

Ce sera cependant comme avec Empédocle au bord de l’Etna : ceux qui voudront bien suivre ses traces arriveront sans doute à retrouver ses sandales. Cependant de même qu’Empédocle avait déjà plongé dans l’inconnu de l’Etna quand on retrouva ses sandales, Gbagbo ne sera déjà plus là : bien des indices laissent penser que jamais il ne prétendit être une destination, et qu’il se sera perçu comme un simple et fort modeste panneau de signalisation. D’où qu’il lui soit donné de nous observer, Gbagbo persistera à indiquer une destination par-delà sa personne : «L’Afrique ? Continuez, c’est par là… »


* Charly Gabriel Mbock est anthropologue, Professeur des Universités, Essayiste, Romancier, Conférencier et Consultant International en Sciences sociales
* Article initialement paru sur Saoti

samedi 16 avril 2011

TEMOIGNAGE SUR LE RALLIEMENT DE MANGOU


Un colonel des douanes, membres zélé des troupes d Ouattara a raconté le 15 avril 2010 avec force détails et une rare délectation les dessous du « ralliement » par chantage du CEMA, philippe MANGOU.

« Que croyait leur Mangou ? On a fait une descente musclée chez lui. On ne l’a pas touvé, on a pillé sa maison. Propre ! On a bloqué son véhicule de commandement.
Ensuite nos gars sont descendus dans son village, ils ont attaché ses parents et les ont exposés au soleil après avoir braqué les kalach sur leurs tempes.
Bandes de chiens …Composez le numéro de votre fils Mangou. Dites-lui en Ebrié que s’il ne se rallie pas au président Alassane Ouattara dans les minutes, vous serez tous exécutés. Votre village brûlé. Et puis y a fohi. La France et l’Onu sont avec nous…. »
Ce témoignage a été rapporté par un PDCI pur jus qui était invité à siroter le whisky des vainqueurs chez le colonel des douanes. En le rapportant à ses parents, il a simplement ajouté ceci. Nous avons fait une erreur monumentale. Nous avons livré le pays à des barbares. Nous avons tous peur à présent car ils vont liquider tous les chefs militaires, tous les chefs de la gendarmerie, tous les chefs de la police. Aucune réconciliation n’est possible avec Ouattara. Tous ceux qui se sont prononcés contre lui seront exécutés.
Regardez Les commissariats de police sont déjà bourrés de dioulas, d’apprentis de Gbaka, de Mossi de Dozos, de marabouts, de féticheurs… et de gens qui parlent des langues inconnues en Côte d’Ivoire. Ils vont régner par la terreur. Même nous, Baoulé PDCI, pur jus, subiront l’épuration. Mon dieu, mon dieu qu’avons-nous fait en soutenant ces monstres ? J’ai peur, j’ai peur, très peur…

mardi 12 avril 2011

« Je souhaite qu’on arrête les armes » (Laurent Gbagbo)


Le président ivoirien Laurent Gbagbo, reconnu par la constitution, et capturé par des légionnaires français puis remis aux combattants pro-Ouattara, a souhaité lundi au Golf Hôtel « qu’on arrête les armes et qu’on rentre dans la partie civile de la crise qu’on la conclu et que le pays reprenne ».
Le Chef de l’Etat ivoirien, avait été arrêté lundi en début d’après midi par les forces spéciales françaises. Une vingtaine de chars français accompagnant plusieurs légionnaires  français avaient investi lundi dès 8 heures (GMT et heure locale) la résidence du Chef de l’Etat Laurent Gbagbo où ils combattaient directement contre les militaires de l’armée ivoirienne. Il a été par la suite conduit au Golf hôtel, QG d'Alassane Ouattara.
C’est la première fois que les militaires français entrent en action sur le terrain et combattent contre les militaires ivoiriens. « Les rebelles ont échoué. Les soldats français veulent donc prendre le relais. Au-delà d’une ingérence et d’une violation de souveraineté, c’est un coup d’Etat doublé d’une tentative d’assassinat contre le président Gbagbo », s’était offusqué un diplomate encore présent en Côte d’Ivoire.
Un différend post-électoral oppose le Président Laurent Gbagbo, déclaré élu par le Conseil Constitutionnel, plus haute juridiction chargée de donner les résultats définitifs en Côte d’Ivoire, à l’opposant Alassane Ouattara, candidat malheureux à cette même élection et proche de Nicolas Sarkozy. La dernière résolution (1975) de l’ONU sur la Côte d’Ivoire, votée le 30 mars à l’initiative de la France et du Nigeria, invite au règlement du différend électoral par la voie pacifique sous l’égide d’un haut représentant désigné par l’Union Africaine.
Laurent Gbagbo a accepté ce haut représentant déjà désigné ; mais Alassane Ouattara l’a récusé, encouragé en cela par la France. Ouattara tentait depuis,  avec l’appui des militaires  français, de renverser par la force Laurent Gbagbo, le Président démocratiquement élu.

samedi 9 avril 2011

NEWS OF THE GOVERNMENT OF THE REPUBLIC OF COTE D'IVOIRE

On Monday, March 26, 2011, after three months of unsuccessful attempts to take possession of strategic sites
Abidjan, the rebels retreated to the Western and Eastern fronts of the area and attacked government
both of these fronts, with air support and ground forces to UNOCI and Licorne.
- On the western front: the following observations are worth noting:
A Duekoue, a nameless barbarism hit people close to President Gbagbo assumed, causing over 2,000 deaths with a peak of more than 800 deaths on 28 and 29 March 2011. This is a true genocide.
During the attack on the village of Doke, the village chief and his 10 notables were slain by the rebels.
At the Cathedral of San Pedro during the Mass on Sunday, April 3, 2011, the rebels broke into the church
gunfire, Date: 10 dead.
In Daloa, Lakota, Bayot, Ouragahio, Issia, Sinfra and many other localities of the country, looting committed by rebels and released prisoners and armed, were followed by physical removal and burning of Whole villages and homes in the cities.

On the front-EST: Under supervision and escort of UNOCI and Licorne, the rebels took successively all the cities with the same scenes: release of prisoners and arms, looting targeted shops and homes, fires and physical elimination.
-On the central front in Tiebissou, air strikes of UNOCI and Licorne forces have been due to Defence and
Security had defeated the rebels in Bouake and were heading.


In Abidjan all strategic sites in the state have been bombed by helicopters and tanks of UNOCI and Licorne: Camp Akouedo and Agban, School of Gendarmerie, the RTI, the Presidential Palace, the Official Residence Head of State.
Defense Forces and Security have demonstrated heroism through the trio failed ONUCI-unicorn-rebels
on the battlefield. All strategic sites remain under control.

After the failure of the trio, the Unicorn Force raided the airport and place a new phase of its commitment
by land, on the night of April 2 to 3, 7 Transalls French army carrying a regiment of more than 700 Green Berets in the French Foreign Legion with new tanks, boxes of ammunition and weapons. The pretext used in the world is the recovery of French nationals living in Abidjan and the interior.

After an aerial ballet of helicopters Unicorn forces, transport and positioning of the rebel troops, the French Licorne force have returned to action by dropping dozens of bombs on the Residence of the Head of State, the Ivorian Radio and Television, with official reason as the destruction of heavy weapons and unspoken goal the assassination of the Head of State constitutionally elected and sworn in by the Constitutional Council, His Excellency President Laurent Gbagbo.

We were right to think that the denunciations of these military attacks by the international community have prompted France to put an end to his assassination attempt, but it is clear that France remains constant in its fatal project. Thus, Thursday, April 7, she decided, by the mouth of Mr. Alassane Ouattara, to set up a blockade of his official residence. Thus also the night of 8 to 9 April 2011 ballet Air force helicopters unicorn, transport and positioning of the rebel troops, dropping bombs on the residence of the Head of State have taken over finest.
Thursday, April 7, Mr. Alassane Ouattara made a speech to the nation as president and announced a package of measures and promises. We are familiar with his rantings.

This is the place to remind the world that under the Constitution and the Ivorian non-interference principle governing the member states of the UN, Mr Alassane Ouattara is neither elected nor by the Ivorian people invested Ivorian Constitutional Council, he was not under oath, therefore all these decisions are null and void.
The President of the Republic condemns the assassination attempt by the French army through the
air strikes.


The President of the Republic called the people to continue resistance to Stop the nth power grab.
The President of the Republic asked people to remain committed in the struggle for the liberation of the Coast
d'Ivoire and Africa.

The President of the Republic sympathizes with the suffering imposed on them by Alassane Ouattara and his terrorists. He knows that they suffer from lack of food, medicines, whether they live in fear and insecurity, and particularly in rural areas, people living hidden in the bush in hunger and cold.
The President of the Republic expresses its determination to continue the fight.

The President of the Republic has the firm conviction that the current tests and rubble, Côte d'Ivoire resurrected glorious, proud and prosperous.


May God bless Côte d'Ivoire.
Thank you.
Done at Abidjan April 9, 2011
For the Government of the Republic of Côte d'Ivoire
Mr. DON MELLO Ahoua


Spokesman

COMMUNIQUE DU GOUVERNEMENT DE LA REPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE

Le lundi 26 mars 2011, après trois mois de tentatives infructueuses de prendre possession des sites stratégiques

d’Abidjan, les rebelles se sont repliés sur les fronts EST et OUEST de la zone gouvernementale et ont attaqué

simultanément ces deux fronts avec l’appui aérien et terrestre des forces de l’Onuci et de licorne.


- Sur le front ouest : les constats suivants peuvent être relevés :

A Duékoué, une barbarie sans nom s’est abattue sur la population supposée proche du Président GBAGBO, occasionnant plus de 2000 morts avec un pic de plus de 800 morts les 28 et 29 mars 2011. Il s’agit là d’un véritable génocide.

Lors de l’attaque du village de Doké, le chef de village et ses 10 notables ont été égorgés par les rebelles.

A la Cathédrale de San Pedro, pendant la messe du dimanche 3 avril 2011, les rebelles ont fait irruption dans l’église en

ouvrant le feu, bilan : 10 morts.

A Daloa, Lakota, Bayota, Ouragahio, Issia, Sinfra et dans en d’autres localités du pays, des pillages systématiques, commis par des rebelles et des prisonniers libérés et armés, ont été suivis d’élimination physique et de l’incendie de villages entiers et d’habitations dans les villes.


-Sur le front EST: Sous escorte et encadrement de l’onuci et de licorne, les rebelles ont pris successivement toutes les villes avec les mêmes scènes : libération et armement des prisonniers, pillage ciblé de magasins et de domiciles, incendies et éliminations physiques.

-Sur le front central, à Tiébissou, les frappes aériennes de l’onuci et de licorne ont eu raison des Forces de Défense et de

Sécurité qui avaient vaincu les rebelles et se dirigeaient sur Bouaké.


A Abidjan tous les sites stratégiques de l’Etat ont été pilonnés par les hélicoptères et les chars de l’onuci et de licorne : Camp d’Akouedo et d’Agban, Ecole de Gendarmerie, la RTI, le Palais Présidentiel, la Résidence Officielle du Chef de l’Etat.

Les Forces de Défense et de Sécurité ont fait preuve d’héroïsme en mettant en déroute le trio onuci-licorne-rebelles

sur les champs de batailles. Tous les sites stratégiques restent toujours sous contrôle.


Après l’échec du trio, la force licorne fait main basse sur l’aéroport et déroule une nouvelle phase de son engagement

en faisant débarquer, dans la nuit du 2 au 3 avril, 7 Transalls de l’armée française transportant un régiment de plus de 700 bérets verts de la légion étrangère française avec de nouveaux chars, des caisses de munitions et d’armes. Le prétexte servi au monde est la récupération des ressortissants français vivant à Abidjan et à l’intérieur du pays.


Après un ballet aérien des hélicoptères des forces licorne, le transport et le positionnement des troupes rebelles, les forces françaises licorne sont rentrées en action en larguant des dizaines de bombes sur la Résidence du Chef de l’Etat, la Radio et la Télévision Ivoiriennes, avec comme raison officielle la destruction des armes lourdes et comme objectif inavoué l’assassinat du Chef de l’Etat constitutionnellement élu et investi par le Conseil Constitutionnel, Son Excellence Monsieurle Président Laurent GBAGBO.


Nous étions en droit de penser que les dénonciations de ces attaques militaires par la communauté internationale auraient amené la France à mettre un terme à sa tentative d’assassinat, mais force est de constater que la France reste constante dans son projet funeste. C’est ainsi que le jeudi 7 avril, elle a décidé, par la bouche de Monsieur Alassane Dramane Ouattara, de mettre en place un blocus de sa Résidence Officielle. C’est ainsi également que dans la nuit du 8 au 9 avril 2011 le ballet aérien des hélicoptères des forces licorne, le transport et le positionnement des troupes rebelles, le largage de bombes, sur la résidence du Chef de l’Etat ont repris de plus bel.

Le jeudi 7 avril, Monsieur Alassane Dramane Ouattara fait un discours à la nation comme président et annonce un train de mesures et de promesses. Nous sommes familiers de ses rodomontades.


C’est le lieu de rappeler au monde entier qu’au regard de la Constitution Ivoirienne et du principe de non ingérence qui régit les Etats membres de l’ONU, Mr Alassane Dramane Ouattara n’est ni élu par le peuple ivoirien ni investi par le Conseil Constitutionnel ivoirien, il n’a pas prêté serment, par conséquent toutes ces décisions sont nulles et de nul effet.

Le Président de la République condamne la tentative d’assassinat perpétrée par l’armée française à travers les
frappes aériennes.


Le Président de la République appelle le peuple à continuer la résistance pour faire barrage à cet n-ième coup de force.

Le Président de la République demande aux populations de rester déterminées dans la lutte pour la libération de la Côte
d’Ivoire et de l’Afrique.


Le Président de la République compatit à la souffrance qui leur est imposée par Alassane Dramane Ouattara et ses
terroristes. Il sait qu’elles souffrent du manque de nourriture, de médicaments, qu’elles vivent dans la peur et dans la précarité et que plus particulièrement dans les zones rurales, les populations vivent cachées en brousse dans la faim et le froid.

Le Président de la République exprime toute sa détermination à continuer la lutte.



Le Président de la République a la ferme conviction que des épreuves actuelles et des décombres, la Côte d’Ivoire
ressuscitera glorieuse, fière et prospère.


Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire.

Je vous remercie.

Fait à Abidjan le 9 avril 2011

Pour le Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire,

M. Ahoua DON MELLO

Porte-Porte

LETTRE OUVERTE A QUELQUES JOURNALISTES DE L'OPPOSITION

A MESSIEURS LES JOURNALISTES V.K ET T.K – ECOUTEZ LA PAROLE DU SEIGNEUR
Ainsi parle le Seigneur, « Le suicide est la pire des choses qu’on ne saurait souhaiter même à un ennemi, à plus forte raison à un ami.  »
A MONSIEUR LE JOURNALISTE DU QUOTIDIEN « P »
Se repentir devant la nation, n’a jamais été une forme de faiblesse, encore moins de défaite. N’ayez donc pas cet esprit, qui refuse qu’on s’abaisse pour reconnaitre sont tort, mais soyez doté d’une